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Dans un livre Intitulé Physiologie du Rentier (1841), l’auteur majeur de langue française croque les catégories sociales comme le grand Linné les espèces. Il traite ainsi... du collectionneur.
Ce Rentier à passion ostensible est mu par un intérêt dans ses courses à travers Paris ; il se recommande par des idées bizarres. Son peu de fortune lui interdit les collections d’objets chers, mais il trouve à satisfaire sur des riens le goût de la collection, passion réelle, définie, reconnue chez les anthropomorphes qui habitent les grandes villes. J’ai connu personnellement un individu de cette variété qui possède une collection de toutes les affiches affichées ou qui ont dû l’être. Si, au décès de ce Rentier, la Bibliothèque Royale n’achetait pas sa collection, Paris y perdrait ce magnifique herbier des productions originales venues sur ses murailles. Un autre a tous les prospectus, bibliothèque éminemment curieuse. Celui-ci collectionne uniquement les gravures qui représentent les acteurs et leurs costumes. Celui-là se fait une bibliothèque spécialement composée de livres pris dans les volumes à six sous et au-dessous. Ces Rentiers sont remarquables par un vêtement peu soigné, par les cheveux épars, une figure détruite ; ils se traînent plus qu’ils ne marchent le long des quais et des boulevards. Ils portent la livrée de tous les hommes voués au culte d’une idée, et démontrent ainsi la dépravation à laquelle arrive un Rentier qui se laisse atteindre par une pensée.
Ils n’appartiennent ni à la tribu remuante des Artistes, ni à celle des Savants, ni à celle des Écrivains, mais ils tiennent de tous. Ils sont toqués, disent leurs voisins. Ils ne sont pas compris et, toujours poussés par leur manie, ils vivent mal, se font plaindre par leurs femmes de ménage, sont souvent entraînés à lire, à vouloir aller chez les hommes de talent ; mais les Artistes peu indulgents les bafouent.