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Le Petit Parisien 22 mai 1923
L’AUDACIEUX COUP DE MAIN DE VIROFLAY Les bandits en cagoule qui attaquèrent le bureau de poste sont, jusqu’ici, introuvables.
L’enquête poursuivie par la brigade mobile, la gendarmerie et la police versaillaises, à propos de l’audacieux coup de main de Viroflay, n’a donné jusqu’à présent aucun résultat personne n’a aperçu les malfaiteurs avant ou après l’attaque du bureau de poste.
Il va être procédé à une vérification minutieuse de l’emploi du temps, dans la soirée de samedi, de certains individus habitant à proximité du hameau de l’Ursine, et ayant eu déjà maille à partir avec la justice.
Ayant appris, d’autre part, qu’un marchand de beurre et oeufs de Versailles avait versé 5.000 francs aux guichets de la poste de Viroflay, dans l’après-midi de samedi, la police va rechercher les personnes qui auraient pu se trouver dans la salle d’attente du bureau au moment où s’effectuait cette opération.
Il est maintenant bien établi qu’aucune automobile n’a stationné dans les rues de Viroflay, à l’heure où fut commise la criminelle agression ; si les bandits n’habitent pas la localité, on se demande comment ils ont pu disparaître sans attirer l’attention.
On sait que l’un d’eux devait être tête nue. Une seule hypothèse parait admissible celle d’une fuite à travers bois pour gagner soit Versailles, soit Sèvres ou Meudon.
Des nouvelles constatations faites, dans la matinée d’hier, il semble résulter que les bandits en cagoule étaient secondés par deux guetteurs dont l’un était posté dans le jardin l’autre complice devait se tenir à l’angle de la rue Rieussec et de la rue des Postes. Un témoin a, en effet, déclaré avoir vu s’enfuir, dans la direction de la route nationale, après qu’un coup de revolver eut été tiré, un homme de taille moyenne, dont l’obscurité ne lui a pas permis d’apercevoir le visage.
Dans l’après-midi des inspecteurs de la sûreté se sont rendus dans le quartier du Vieux-Versailles, où ils ont procédé à certaines vérifications qui n’ont donné aucun résultat.
Enfin, les policiers se sont rendus au camp de Satory, où ils désiraient recueillir des renseignements sur les faits et gestes de quelques militaires particulièrement mal notés. Ils poursuivront aujourd’hui leurs recherches dans la région de Viroflay, mais il ne semble point que les indications qui leur ont été fournies soient de nature à amener à bref délai la capture des coupables.
A l’aveuglette
On s’est demandé comment l’agresseur de M. Klenowski qui, bien qu’étant de petite taille, semblait d’une force peu commune, n’était pas parvenu à triompher de la résistance de son adversaire, le mari de la receveuse de Viroflay étant d’une constitution plutôt frêle. On sait aujourd’hui pourquoi M. Klenowski a pu soutenir cette lutte inégale. Au cours du corps-à-corps, il frappa à diverses reprises son agresseur au visage, ce qui amena un déplacement de la cagoule.dont les trous ne se trouvèrent plus en face des yeux. L’autre dut continuer à se battre à l’aveuglette.
Mme Klenowski a remarqué que le masque de l’individu qui, durant toute la scène, la tint sous la menace d’un revolver, avait été tail.lé dans une étoffe beaucoup plus fine que celle recouvrant le visage de son compagnon. Ce personnage paraissait être du reste le chef de l’expédition et avait sur son complice un réel ascendant.
Dans les récits qui ont été donnés de l’attentat, il est un détail sur lequel il est utile de revenir. Quand la receveuse de Viroflay réussit à téléphoner à la gendarmerie, les bandits n’étaient plus dans le bureau, ils avaient déjà pris la fuite, alertés par le coup de feu tiré par leur complice chargé du guet.
Ajoutons que l’état des victimes s’est amélioré et qu’elles ont pu, hier, vaquer leurs occupations habituelles.
Félicitations officielles aux victimes
M. Bonnefoy-Sibour a fait prendre des nouvelles des blessés hier, par le chef-adjoint de son cabinet, M. Dumoulin, lequel a exprimé à M. et Mme Klenowski, ainsi qu’à leur petite bonne, les vives sympathies et les félicitations du préfet de Seine-et-Oise.
De son côté, M. Paul Laffont. sous-secrétaire d’Etat des Postes et Télégraphes, a chargé M. Aussaresses, son chef de cabinet, de prendre des nouvelles des blessés et de les féliciter de leur courageuse attitude il a également remercié M.Franklin-Bouillon, grâce à l’intervention de qui la gendarmerie, rapidement alertée, a pu ouvrir l’enquête un quart d’heure après l’attentat.
M. Aussaresses s’est donc rendu, hier, au bureau de poste de Viroflay ; il a annoncé à Mme et à M. Klenowski que la médaille d’honneur des postes leur était décernée, et à Mlle Suzanne Bouard qu’elle est proposée pour une récompense du ministère de l’Intérieur, au titre des actes de courage et qu’une gratification lui était allouée.
Plus loin dans le même journal on lit :
Dans une propriété de Chatou un cambrioleur pris en flagrant délit est blessé d’un coup de revolver.
Un Jardinier, M. Léonard Langlet, travaillait, vers seize heures, dans le jardin de M. Hubert, conservateur adjoint du Musée des antiquités nationales de Saint-Germain-en-Laye, 22, rue Gambetta, à Chatou, lorsqu’il entendit la cuisinière, Mme Clopet, crier « Au voleur ! »
Au même instant, un individu sortait précipitamment de la maison et se dissimulait dans un bosquet de fusains.
M. Léonard Langlet sortit un revolver :
Haut les mains cria-t-il.
Rien ne bougea et personne ne répondit.
Le jardinier déchargea son arme la détonation fut suivie d’un gémissement.
Le fugitif avait été atteint par le projectile et gisait sur le sol.
D’après ses explications, le blessé serait d’origine suisse et se nommerait Jean Brunela, vingt-cinq ans, né à La-Chaux-de-Fonds, sans profession ni domicile, arrivé en France depuis quinze jours environ et sans travail.
Ayant trouvé ouverte la grille de la maison, il s’était introduit dans l’intention de cambrioler.
Il avait déjà réussi à soustraire 250 francs et des bijoux lorsque Mme Clopet l’aperçut et donna l’alarme.
Grièvement blessé au côté droit, Brunela a été admis l’hôpital de Saint-Germain.
Cet incident survenant au lendemain de l’agression de Viroflay, a causé une profonde motion dans la région.