Albert Lebrun, né le 29 août 1871 à Mercy-le-Haut (Moselle) et mort le 6 mars 1950 à Paris (Seine), est un homme d’État français. Il est président de la République française du 10 mai 1932 au 11 juillet 1940.
Fils d’un agriculteur lorrain, il naît en territoire occupé par l’Empire allemand à la suite de la défaite française de 1870. Après une scolarité au lycée national de Nancy, il sort major de promotion de l’École polytechnique et de l’École nationale supérieure des mines de Paris, puis exerce pendant cinq ans la profession d’ingénieur des mines à Vesoul et Nancy.
Sa carrière politique commence en 1898, avec son élection comme conseiller général de Meurthe-et-Moselle. En 1900, à 29 ans, il est élu député de Meurthe-et-Moselle. Républicain modéré, il rejoint l’Alliance républicaine démocratique, qui connaîtra plusieurs dénominations et avec laquelle il évoluera à droite.
Il fait partie de plusieurs gouvernements de la Troisième République, en tant que ministre des Colonies (1911-1912 et 1913-1914), de la Guerre (1913) et des Régions libérées (1917-1919). Proche de Georges Clemenceau puis de Raymond Poincaré, il entre en 1920 au Sénat comme représentant de Meurthe-et-Moselle : il en est élu président en 1931.
L’année suivante, après l’assassinat de Paul Doumer, il est facilement élu à la présidence de la République. Son premier mandat est marqué par une forte instabilité politique, la succession de plusieurs gouvernements et les événements du 6 février 1934, qui le conduisent à désigner un cabinet d’union nationale ; en outre, il ne peut empêcher l’accession au pouvoir du Front populaire et de son chef de file, Léon Blum.
En avril 1939, à l’approche de la Seconde Guerre mondiale, il est réélu pour un second mandat présidentiel, une première sous la Troisième République depuis Jules Grévy en 1885. À la suite de la défaite des armées alliées, il nomme le maréchal Pétain à la présidence du Conseil. Celui-ci signe rapidement un armistice avec l’Allemagne nazie puis instaure le régime de Vichy, ce qui met un terme à la présidence d’Albert Lebrun, qui souhaitait la poursuite de la lutte depuis l’Afrique française du Nord.
En 1943, alors qu’il est retiré à Vizille (Isère), où il est placé en résidence surveillée, il est enlevé par les Allemands, qui le maintiennent en détention pendant un mois. À la fin du conflit, Albert Lebrun - qui n’a jamais démissionné - ne retrouve pas son mandat de président de la République, qui devait en principe s’achever en 1946, en raison du changement de régime.
Formation
Contexte politique
Front populaire et cabinet de Léon Blum.