ex-grand’rue
ex-rue de Versailles
Le grand chemin de Normandie et de Bretagne, qui part de Paris et se dirige vers Dreux, passe par le village où il s’appelle « Grand’rue », avec l’hôtel seigneurial d’Aymery, l’église et son petit cimetière. Plus tard, la Grand’rue devient rue de Versailles, puis en 1939, rue Jean Rey.
Le 30 décembre 1935, le maire M. Baumann salue la mémoire de M. Jean Rey (1861-1935), commandeur de la Légion d’honneur depuis 1928 pour services rendus à la marine nationale, membre de l’Académie des Sciences en 1930, inhumé à Viroflay le 28 décembre 1935 : « C’était un savant dans toute l’acception du terme, et sa vie entièrement consacrée au labeur fut de la plus grande simplicité. Monsieur Jean Rey a été un de nos amis, sincère, loyal, désintéressé. Il porta le plus grand intérêt au développement de la commune. La science française perd un savant de grande valeur, et la commune un concitoyen de bon sens et de grand dévouement. »
C’est en mai 1907 que Jean Rey fait l’acquisition de la propriété des Feuillantines, située 30, rue de Versailles, pour y passer les mois d’été avec sa famille. Les Feuillantines appartenaient alors à la famille Chaix (des indicateurs de chemin de fer). Ce lieu accueillait, sous Louis XIII, un relais de poste. En 1840, la propriété est amputée par la construction de la ligne de chemin de fer Paris Montparnasse-Versailles. Le fossé est élargi à nouveau en 1900 pour la ligne Invalides-Versailles, une passerelle relie les deux parties du domaine qui s’étend de chaque côté de la voie ferrée. Au début de l’année 1941, la propriété est réquisitionnée par les Allemands. Les Américains s’y installent à la Libération. La famille Rey retrouve son domaine au courant de l’été 1946 et le vend en 1953. Il n’en subsiste aujourd’hui que l’orangerie, située au 30 bis. La rue Jean Rey a heureusement conservé d’autres bâtiments témoins de l’histoire de Viroflay.
Au n° 5, l’ancien presbytère date de la deuxième moitié du XVIIIe siècle. Il a été construit par le curé Nicolas Nicquet afin de servir d’école et de mairie.
L’église Saint-Eustache a été construite en 1543, à l’époque de la Renaissance, puis elle a été plusieurs fois remaniée et restaurée. Elle était entourée d’un cimetière, désaffecté en 1786. Jusqu’à la Révolution, Viroflay est domaine royal. Le roi a son banc d’œuvre dans le chœur de l’église et les curés s’appellent « curés de la paroisse royale de Viroflay ». Le roi Louis XVI multiplie ses bienfaits ; par exemple, en 1782, des boiseries et une somme de 2 000 livres pour l’église. Le 26 brumaire an II (16 novembre 1793), l’église est pillée, et en 1794, les trois cloches sont fondues pour faire des canons. Au n° 17, le conservatoire de musique et de danse, inauguré en novembre 1983, est installé dans l’ancien hôtel seigneurial de la famille Aymery, possesseur du fief jusqu’à la Révolution. C’est une construction datant du XVIIe siècle. Pendant la Première Guerre mondiale, une maison de convalescence pour les blessés de guerre y est installée, puis plus tard une institution de jeunes gens.
Au n° 34, la propriété de Saint-Vigor, d’une architecture caractéristique de la période précédant le style Louis XVI, date de 1770. Marie-Madeleine Bocquet, épouse de Simon Mercier, mère de huit enfants, est la nourrice du duc de Bretagne et du duc d’Anjou, futur Louis XV, qui l’appelle « madame Poitrine » « donne-moi ce sein vigoureux » disait-il, d’où le nom de Saint Vigor, mais ce n’est sans doute qu’une jolie légende !). Le roi témoignera toute sa vie sa reconnaissance en établissant les enfants de sa nourrice : deux des fils Mercier, devenus de Saint-Vigor, s’installent à Viroflay.
Louis, colonel de cavalerie, chevalier de l’Ordre de Saint-Louis, est contrôleur général de la Maison du Roi. Il a un appartement dans le grand Commun du château de Versailles et se constitue un beau domaine à Viroflay (englobant le clos Saint-Vigor actuel). Il confie la construction de l’hôtel de Saint-Vigor à un élève de Gabriel. La façade la plus belle s’ouvre sur les jardins. Avec son péristyle dorique arrondi, sa fenêtre centrale à fronton triangulaire, elle est d’une simplicité classique et d’une grande élégance. Simon, maréchal de camp, est voisin de son frère et demeure à La Source (avenue de Versailles).
Rue Jean Rey à Paris
Dans le 15ème arrondissement de Paris, non loin de la Tour Eiffel, existe une rue Jean Rey. Un annuaire des rues de Paris décrit la génèse de cette dénomination : "Rue ouverte en 1937 par la Ville de Paris sur l’emplacement de l’ancienne gare du Champ de Mars. En raison du voisinage des usines Sautter-Harlé qu’il dirigea, un arrêté du 30 juillet de la même année lui donna le nom de l’ingénieur Jean Rey (Ouchy (Suisse), le 11 août 1861 - Paris, le 25 décembre 1935), membre de l’Institut.". Au n° 4 on trouve l’ambassade d’Australie et au n° 16 le siège de l’Union Internationale des Chemins de Fer (UIC).
Homonymie
Dans les années de la formation de la Communauté Européenne du Charbon et de l’Acier, le nom Jean Rey a été présent.
En effet Jean Rey (1902 - 1983) politicien belge, négociateur de la CECA, a présidé la Commission- européenne de 1967 à 1970.
Dans le Village
Sortie du Village
La propriété de Jean Rey et son usine à Paris, au pied de la tour Eiffel.